jeudi 6 février 2014

MONIQUE LATTY: Madame Ghislaine Rey - Directrice du Palais des Co...

MONIQUE LATTY: Madame Ghislaine Rey - Directrice du Palais des Co...: L'oeuvre de Monique Latty, c'est avant tout une quête permanente de liberté. Luttant contre le sûr, le quotidien, l'établi, à la...

Madame Ghislaine Rey - Directrice du Palais des Congrès de Grasse

L'oeuvre de Monique Latty, c'est avant tout une quête permanente de liberté. Luttant contre le sûr, le quotidien, l'établi, à la recherche d'un idéal lointain, elle désarticule les objets pour nous permettre de mieux les retrouver, dans un monde où nous oublions simplement de les regarder.

Témoin d'une époque où la guerre, l'amour, la mort, la joie s'entrechoquent et se juxtaposent souvent de façon brutale, l'artiste se révèle une spectatrice aussi lucide qu'amusée, qui ne dédaigne jamais le clin d'oeil comme dans "Les Amis chics", le "Rire Thérapeutique" et d'autres.

Si le côté mystique imprègne la démarche et la forme, la violence est aussi très vive, dans les couleurs qui éclatent, la géométrie qui se rompt.  La chute est toujours rude, mais annonciatrice de transition et de renouveau (le titre même de "Hors-Cadre", la toile affiche de l'exposition de Grasse, symbolise cette volonté de franchir les limites) .

Du vécu au rêve, de la vie à la mort, de l'enfance au futur, l'artiste réinvente et sublime à l'infini l'idée du Passage.

Quand au rythme de travail  effréné de l'artiste, il semble paradoxal à côté des conditions monacales dont elle entoure ses créations. Un atelier nu, froid, impersonnel où elle s'attèle, chaque matin, à révéler toute son exubérance, et sa passion, retenues.

Solitaire, mais conviviale, à la fois contemplative et extravertie, Monique Latty nous propose des oeuvres qui lui ressemblent .

En offrant comme un hymne une perception différente de l'espace et du monde elle rêve d merveilleux échappatoires à l'humble condition humaine .......

mercredi 5 février 2014

L'histoire

Quelle est la situation, quel est événement qui marque le départ d'une vie de création ?

Parfois un enfant, assis sur les marches d'un escalier, qui cherche à résister à l'angoisse de la vie .... et puis tout à coup, dans le mur, s'ouvre une fenêtre, et un magnifique oiseau surgit, venu de la mer, se pose sur un balcon imaginaire ......... Une autre vie, plus belle, plus forte, qui sauvera l'individu.

Pendant longtemps, les oeuvres de Monique Latty comporteront balcons, échelles, pour exorciser ce besoin de sublimer, de s'envoler, d'échapper à l'enfermement ...Les oeuvres du début ne sont même pas signées.

A l'adolescence, ses pas la portent vers les musées de Bruxelles, et c'est la révélation aussi de Jérôme Bosch dont l'oeuvre parle à cette nature mystique. Le bien, le mal, le paradis, l'enfer,la lumière, les ténèbres, l'éternel balancement des forces de notre monde .

Sa création est enracinée dans la Flandre. Mais elle part bientôt pour les USA, New York, ville merveilleuse où le laid et le beau se conjuguent. Elle peint sur tout ce qu'elle trouve et ne signe toujours rien ! Le problème d'identité est tenace. Etre peintre, elle ne sait même pas ce que cela signifie, éloignée qu'elle est des milieux artistiques. Son trop-plein de sensibilité et d'angoisse s'exprime ainsi. Le geste authentique prime sur l'académisme, qu'elle refuse depuis toujours. Elle privilégie le trait, la trace, le signe, à la reproduction figurative. Ses "maîtres" Bosch, Picasso, Braque, Miro, Bram van Velde la portent .

Elle travaille volontiers en sous-sol, elle s'y sent "comme dans un oeuf" réminiscence, sans doute,  de la vie foetale! Petit à petit, pourtant, elle acceptera sa marginalité, identifiera sa sensibilité, et commencera à signer ses oeuvres. Tout en détruisant, trop souvent, ses productions de rage, cherchant son identité propre au-delà, tant que faire se peut, de ses "maîtres", résistante à tout enfermement, elle lutte.

Monique Latty exposera assez tard dans sa carrière, mais aussitôt, ses oeuvres furent négociées en salles des ventes.